EGO

Quand le cœur prend le dessus sur la raison

Après une tournée bretonne, EGO de Gwendal Audrain débarque au théâtre Clavel tous les vendredis jusqu'au 28 mars 2025 (sauf le 21 mars). Cette pièce explore le thème universel de l’amour à travers toutes ses étapes et questionnements lors d’une rupture, en confrontant le cœur et la raison. Dans ce "presque seul en scène", Gwendal Audrain propose un texte intelligent et débordant d’imagination, qui nous pousse à réfléchir sur notre rapport aux sentiments, aux passions et à l’estime de soi.

Tandis qu’il s’essaie à l’écriture de petites histoires dans son salon, mais incapable de canaliser ses

émotions suite à une rupture sentimentale, Jack se retrouve, malgré lui, embarqué dans un combat de

pensées faisant intervenir les différentes facettes de sa personnalité, le souvenir matérialisé de son ex-

copine, Hélène, et certains personnages de ses nouvelles. Dépassé émotionnellement, Jack voit

rapidement ses fictions parasitées par toutes ses pensées.

T'es vraiment perdu l'ami.

Pendant 1h30, on suit Jack dans sa lutte entre l’acceptation de ses émotions (le cœur) et leur refus complexe (la raison). Dans une énergie folle et avec une rage combative, il tente de couper les liens d’une passion obsessionnelle qui le rattache encore à son ex. Cette dernière hante ses pensées et ses projets, où apparaissent des personnages tout droit sortis des séries et films des années 80.

L’écriture devient peu à peu sa thérapie, un exutoire pour explorer ses doutes et déconstruire l’image qu’il s’est forgée de son ancienne relation. Au fil de l'histoire, on comprend que nous n'avons finalement qu'un seul point de vue de ce couple et qu'il est difficile de prendre à parti l'un ou l'autre.

Un duo en écho

Avec une complicité évidente, Gwendal Audrain et Anne Fischer plongent le spectateur dans cette histoire de rupture avec une touche d’humour et de sarcasme.

La rupture se retrouve aussi dans le jeu de Gwendal, qui passe d’un personnage à l’autre et change d’état d’âme avec une fluidité impressionnante, apportant un dynamisme saisissant à la pièce.

Rythmée par des sons d’ambiance et des interludes musicaux, cette "pathétie comique" explore avec légèreté et émotion les tourments de la séparation.

Cette comédie m'amène à ces interrogations : comment savoir si l'on aime vraiment ? qu'est-ce qui nous plaît suffisamment chez l'autre pour rester ? l'idéalisation est-il un moteur sain dans une relation ?